Etre un.e entrepreneur.e aujourd’hui : les questions utiles à se poser avant de se lancer !

Chaque entrepreneur.e a son récit, ses difficultés et sa spécificité. En revanche, s’il y a un point différenciant, c’est bien celui de la vision. Et sur ce plan, être un.e entreprenuer.e c’est avant tout avoir une vision et une définition particulière de l’entreprenariat. 

Dans le cadre du mois de l’Économie Sociale et Solidaire, j’ai participé à la table ronde organisée par la BGE PaRIF  le 24 novembre dernier. 

J’ai partagé, avec conviction, mes réflexions sur ce sujet ainsi que ma vision sur ce qu’être un.e entrepreneur.e aujourd’hui.

Le thème de la table ronde s’apprête à ce débat car brûlant et résolument d’actualité : Comment concilier impact et modèle économique viable ? Comment élaborer un projet entrepreneurial en intégrant de l’impact ? Comment valoriser son impact et partager sa vision de l’entrepreneuriat de demain ?

BGE PARIF DIFFERENCIE AGENCE Faouzia REJEB ETRE UN.E ENTREPRENEUR.E

Notre brillante animatrice de ce débat, Annelise, m’a posé une question en guise de synthèse : Vos conseils ? Vos derniers mots ? 

ça tombe bien ! car je me suis imposée une liste de questions pour être méthodique ! 

Dans cet article, je vous partage donc les questions à se poser avant de se lancer dans l’entrepreneuriat… et leurs réponses, en tous cas les miennes !

La première qui vient en tête est sûrement celle qui, la plupart du temps, s’impose à beaucoup d’entrepreneur.es :

Etre un.e entrepreneur.e : L’âge est-il un handicap pour entreprendre ?

C’est, en effet, une question très fréquente chez certaines personnes qui souhaitent se lancer mais qui doutent … entre autres par rapport à leur âge !

Et quand on doute c’est généralement mauvais signe car cela signifie qu’on n’est pas prêt pour se lancer avec conviction.

Mais l’âge “parfait” pour commencer à entreprendre est-il vraiment une question fondamentale ? Se situer par rapport à l’âge renvoie à une construction socio-culturelle très profonde. Nous avons pris l’habitude de se positionner par rapport à ce baromètre imaginaire par rapport au : mariage, avoir un enfant, premier job, changement de carrière, reprise des études et bien évidemment entreprendre. 

De ma posture de professeur, j’ai remarqué que mes jeunes étudiant.es, notamment dans nos universités, doutent de leurs capacités à entreprendre. Il est évident que ce manque de confiance trouve sa justification dans leur manque d’expériences et donc de légitimité.  

Et Pourtant ! 

Quand je lance, dans mon module Marketing, des challenges d’innovation, les projets soutenus sont d’excellente qualité voire surprenants : l’utilité sociale et une bonne dose de sens irriguent les concepts.

Très vite, mes étudiant.es se rendent compte que les idées originales ne les manquent pas et qu’au fond, ce qui paralyse c’est bien la confiance et la somme des croyances limitantes qui structurent notre schéma mental.

Autre fait majeur : il suffit de scroller le fil d’actualité de Tik Tok et vous allez vous rendre compte des capacités de nos jeunes à entreprendre ! C’est impressionnant. Aujourd’hui, 53 % des créateurs de TikTok sont âgés de 18 à 24 ans,

Du côté personnes dites « séniors », on passe à une autre logique aussi intéressante : le trop ! Il est trop tard pour se lancer quand on a plus de 50 ans, il est trop tard de changer de carrière, il est trop tard …. 

 Certaines personnes ont le talent de s’auto-censurer. Cependant, il faut savoir que plus l’âge avance, plus on acquiert de l’expérience, du réseau et donc des moyens, outils et méthodologies pour réussir. La seule chose qu’il reste à faire, c’est CROIRE, SE FAIRE CONFIANCE pour se lancer !

Autour de moi, des hommes et des femmes- notamment des femmes- se lancent à partir de 50 ans et ça fait plaisir ! 

Etre entrepreneur.e c’est dépasser ses croyances limitantes autour de l’âge. Les entrepreneur.es d’aujourd’hui et de demain se lancent donc à n’importe quel âge !

Il faut rappeler qu’au niveau mondial, c’est 1 entreprise sur 3 qui est pilotée par une femme en 2020. En France, 40 % des créateurs d’entreprises sont des femmes et la palme de la réussite revient tout de même aux entreprises menées par des quinquagénaires.

C’est l’envie de réussir et la force des convictions qui font de nous un.e excellent.e leader !

D’ailleurs, les formations adéquates pour les femmes pour développer leur leadership sont de plus en plus accessibles ! 

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Mon origine sociale est-il un handicap pour entreprendre ?

Normalement non ! Mais la réalité en France ne nous échappe pas. Le poids des inégalités sociales est pesant et a des conséquences sur l’état d’esprit des entrepreneur.es.

Personnellement, je me pose de plus en plus la question sur les conditions de réussite.

L’ascenseur sociale est en panne en France. Et quand il est en panne, il faut prendre les escaliers et s’armer de patiente et de persévérance.  

Je me rappèle toujours de la discussion que j’ai eu avec le magazine entreprendre qui a de plus en plus l’envie de mettre en lumière des femmes qui réussissent malgré les difficultés socio-économiques. Dans le même ordre idée, les entretiens de l’excellence ont aussi la même démarche très honorable d’expliquer et de prouver aux jeunes que l’origine n’est pas une fatalité !

Les difficultés pour être un.e entrepreneur.e sont vécues de manière brûlante par les femmes. Je vous explique.

Partant de ma propre expérience personnelle, je me suis rendue compte que certaines se voient refuser des prêts bancaires car elles sont classées “femme seule avec enfants à charge”.

Face à cette réalité absurde, que faire ? laisser tomber ? Rassurez-vous : quand le sens de la justice nous habite, il est impossible d’accepter « cette défaite » face à l’argent ! La vraie personnalité d’un.e entrepreneur.e réside dans sa capacité de rebondir et d’apprendre des situations inconfortables. 

Sans conteste, être femme entrepreneuse est un vrai challenge contre toutes formes de représentations sociales et de stéréotypes … rageants.

J’espère que cet article vous motive et vous recentre sur votre ESSENTIEL : le sens que vous voulez donner à votre existence à travers votre projet entrepreneurial. Durant toutes les épreuves, mon seul et unique allié fidèle était …. La persévérance ! donc mon mental qui a besoin de se muscler tous les jours. 

Il faut noter que les réseaux de soutien pour encourager l’entreprenariat sont de plus en plus nombreux en France, notamment pour les femmes qui n’osent pas se lancer pour ces raisons économiques et sociales. Nous assistons à la formation des réseaux de plus en plus ancrés dans nos territoires, des concours et des formations dédiées par les régions dont le réseau BGE.

Dois-je être entouré.e quand je me lance dans mon projet entrepreneuriale ?

La solitude du dirigeant : cela vous dit quelque chose ?

Etre entrepreneur.e c’est aussi affronter les 7 formes de solitude : solitude dans la décision, solitude statutaire, relationnelle, professionnelle, situationnelle, existentielle, collective.

Quand on entreprend, on est face à nos échecs, à nos doutes, à nos difficultés et notre cerveau n’arrête pas de carburer et c’est épuisant.


Comment rompre cette solitude ? Il faut oser chercher des connexions avec d’autres entrepreneur.es et identifier les réseaux les plus adaptés à son profil et sa personnalité.

Ce type de réseaux de partages et d’entraides est en forte explosion. Il faut avoir le temps et la patience de les tester car c’est aussi du travail qui s’ajoute à nos tâches quotidiennes.

Néanmoins, il est important de partager ses astuces et ses bonnes pratiques car être généreux.se dans cette démarche est une condition nécessaire pour avancer avec les autres. De ce fait, c’est en partageant que l’on reçoit et ce qui importe dans cette démarche c’est la rencontre avec des profils différents.

Etre entrepreneur.e c’est aussi créer des synergies avec d’autres acteurs car il est fondamental de créer des connexions avec des femmes et des hommes dont l’activité est complémentaire. 

Personnellement, ce que j’aime dans ma vie de femme entrepreneuse c’est la rencontre. En effet, mon réseau ne cesse de s’agrandir car les rencontres se fond sur un principe solidaire.

Mon constat réjouissant m’amène à traiter un sujet fondamental pour moi : la congruence entre mes valeurs et ma vision de l’entreprenariat.

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Ma démarche entrepreneuriale est-elle cohérente avec mes valeurs ?

Questionner ses propres valeurs sert à définir sa mission et structurer sa vision du monde. Ainsi, je suis farouchement convaincue que les valeurs de vie orientent tout naturellement nos valeurs de travail et cela devient le miroir de l’entreprise.

Les valeurs personnelles de l’entrepreneur.e seront donc le fil conducteur de son projet.

Assurément, quand on entreprend on part de nos propres histoires personnelles, de nos limites, de nos rêves, de nos utopies mêmes !

L’entrepreneuriat force le mariage entre la dimension économique et la question de SENS !

De ce fait, notre vision personnelle du monde oriente notre quête de l’innovation.

De nos jours, il n’est plus question de se lancer dans l’entrepreneuriat juste pour devenir entrepreneur.e. Bien sûr, la motivation peut être la liberté financière ou juste l’envie d’entreprendre, mais pour donner du sens à son existence même, il faut porter une vision pour l’avenir de la société.

Je suis incapable d’envisager un projet entrepreneuriale sans se poser ces questions : 

  • A l’heure des problématiques brûlantes des inégalités, de la diversité, de l’environnement, de la sobriété, de rationaliser sa consommation, peut-on encore envisager les projets entrepreneuriaux selon la seule question du plaisir de consommer ? encore consommer ?

  • A l’heure de ces questions brûlantes, est-il encore tolérable de continuer à proposer des produits et services « de trop », inutiles à la société ? Nous n’avons pas encore assez des produits-gadgets non fondamentaux pour notre existence ?

  • Consommer plus pour augmenter son Indicateur de bonheur : c’était la promesse d’un certain modèle désormais obsolète ! Les techniques de marketing et de la publicité ont joué sur nos ressorts primitifs pour alimenter nos désirs et nous sommes de plus en plus conscients de ces dérapages de la société d’hyper consommation !

  • Être entrepreneur.e signifie prendre en compte tous ces facteurs afin de définir son positionnement, d’affirmer sa personnalité et d’optimiser sa démarche.

  • En effet, le marketing n’a de sens que s’il répond à une question fondamentale : pourquoi je propose ce produit, ce service, ce concept ? Est-il nécessaire ? Quelles sont les valeurs que je défends à travers ma création ? Valeurs consuméristes ? Valeurs humaines ? Valeurs de dépassement de soi ? Valeurs … De quoi ? C’est ce que j’essaye d’enseigner à mes jeunes étudiants à La Sorbonne Nouvelle

    Et, enfin, la dernière question qui se pose et qui mérite d’être traitée :

Et mes diplômes dans tout ça ?

Un.e entrepreneur.e doit passer beaucoup de temps à se former ! Cela n’a rien à voir avec les diplômes, même si les études sont tout aussi importantes.

Les études sont une curiosité intellectuelle qui permettent d’affiner ses capacités de critique et de regard sur le monde.

Toutefois, tout le monde a sa propre façon de penser sur ce sujet car si d’autres entrepreneur.es se sont plongé.es dans l’entrepreneuriat sans formation académique, d’autres ont passé plusieurs années dans les bancs des universités afin d’avoir les outils nécessaires pour consolider leur vision et approfondir intellectuellement leur démarche.

Entreprendre c’est aussi un regard philosophique sur le monde de demain. C’est ainsi que je conçois mon action au quotidien. Il m’est impossible d’oublier tout l’apport des longues études dans l’élaboration de ma philosophie de vie et de travail.

Ce qui est certain, dans nos cursus, il est désormais important d’intégrer des modules sur la culture de l’entrepreneuriat, la culture du risque, la culture de l’échec et ce dès le jeune âge ! Un vrai défi se lance au système pédagogique français. 

Cela permet de sensibiliser nos jeunes sur leur propre personnalité car être entrepreneur.e c’est avant tout une personnalité axée vers la créativité, le sens de l’action et la vision.

Donc, être entrepreneur.e demande un travail sur la confiance en soi et sur ses compétences douces, les fameux soft skills.

L’explosion des formations sur la prise de parole en public notamment pour les femmes aspirant à l’entrepreneuriat révèle ce besoin de recentrage sur soi et sur ses ressources intérieures !

BGE PARIF DIFFERENCIE AGENCE Faouzia REJEB ETRE UN.E ENTREPRENEUR.E

Chez DifferenCie, notre approche est centrée sur le SENS et nous sommes ravi.es d’animer des sessions de formation, et d’informations sur des sujets qui nous portent.

Je m’implique intensément avec tous les acteurs qui souhaitent communiquer des valeurs sûres ; des valeurs dont notre société a vraiment besoin !

Nous vous accompagnons avec joie et enthousiasme sur tous vos projets à SENS. Vous pouvez nous contacter au 06 82 63 41 38 ou par mail à l’adresse faouzia.rejeb@differencie.com.

Faouzia Rejeb
Faouzia Rejeb
Directrice conseil et formation | Agence DifferenCie
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