Ce mardi 17 mai à 20h55 sur Arte, j’ai écouté le récit des femmes dans un documentaire exceptionnel de Michèle Dominici (2022 , 52 min, Disponible en replay jusqu’au 12 décembre 2022 sur Arte.tv)
Pourquoi je vous parle de ce documentaire aujourd’hui et quel lien a-t-il avec le sujet que j’annonce : la mixité dans le sport en France ?
En effet, le documentaire retranscrit les paroles des femmes au foyer des années 1945 et 1970, des femmes qui racontent une histoire douce-amère de la condition féminine en France. Aujourd’hui, nous sommes loin de cette réalité me dites-vous ? Et pourtant, la France souffre encore de certaines séquelles, si j’ose dire. Depuis ces années-là, les mouvements et les efforts pour lutter contre toutes les formes d’inégalité se multiplient. Force est de constater, le chemin vers la mixité, la vraie est encore long ! Car ce chemin ne peut se faire sans les hommes !
Aujourd’hui, on vous parle donc de femme et non de féminisme. On vous parle de femme et non de Womenwashing. On vous parle de mixité, sujet plus que jamais d’actualité et en particulier de la mixité dans le sport.
1# Pourquoi le sport ?
- Parce que l’égalité femmes-hommes se joue dès le plus jeune âge.
- Parce que la Mixité dans le sport est un match qui est loin d’être gagné
- Parce que là aussi et sur ce terrain, les inégalités entre sportifs et sportives sont criantes.
- Parce que le monde du sport reste encore majoritairement masculin et il serait peut-être temps de prendre le problème réellement en main.
- Parce que le sport peut être un formidable vecteur de déconstruction des stéréotypes…
- Parce que le sport est un formidable terrain pour favoriser l’égalité des chances et le respect mutuel, et permet d’habituer filles et garçons à travailler et à jouer ensemble, dès l’enfance.
Sur ce sujet, nous avons invité Emmanuelle Ducrot, à l’occasion de la Masterclasse, qui s’est déroulée le 20 mai dernier, auprès des futurs communicants du CFPJ dont je suis la directrice de projets de mémoires et le fil rouge. L’objectif est de sensibiliser au sujet de la mixité et de l’équité en France et plus particulièrement dans le sport.
Emmanuelle Ducrot est Ingénieur en Génie-Mécanique-Construction et ex-sportive de haut-niveau en tennis.
→ Présidente Directrice Générale de l’Association Nationale Femmes-Mixité-Sports Femix’ Sports.
→ Membre du Comité Exécutif de la Fédération Française de Tennis (FFT) de 2017 à 2021, en charge de la formation initiale et continue et Présidente du Centre National Des Apprentis aux Métiers du Tennis.
→ Membre du Conseil Supérieur du Tennis de la FFT depuis 2021.
→ Présidente du Comité Départemental de Tennis de Haute-Savoie depuis 10 ans et élue à la Fédération Européenne de Tennis pour développer des projets tennistiques internationaux dans le domaine sportif, éducatif et social.
Emmanuelle DUCROT
Présidente Directrice Générale de Femi’x Sports
Je vous partage ici une synthèse des différents axes de son intervention :
#2 Les femmes et le sport, 1000 ans d’évolution
Cynisca : la femme qui s’impose aux jeux olympiques
Les Jeux olympiques antiques étaient presque entièrement réservés aux hommes, les femmes ont été autorisées uniquement pour les épreuves équestres, non pas pour la course, mais par la possession et la formation des chevaux. La pratique du sport leur en a été interdite, car leur fonction principale était de “féconder”. Ainsi, elles devaient conserver une bonne condition physique et une alimentation saine.
Cynisca est la première femme à avoir remporté les JO en 396 et 392 av. J.-C. La victoire de Cynisca a eu un impact très positif pour les femmes. En effet, elle a été comme une certaine révélation, un nouveau départ.
JO 1922 : Alice Milliat, première militante féministe de l’univers sportif
Cette femme est un exemple, elle s’est battu pour sa place. Elle est enfin reconnue pour tout ce qu’elle à accompli pendant vingt longues années de persévérance.
Pierre de Coubertin, créateur des Jeux Olympiques, soutenu par les fédérations françaises et américaines, rejette la participation des femmes à l’athlétisme aux JO de 1920.
Alice Milliat décide donc d’organiser une compétition d’athlétisme féminin à Monte-Carlo en mars 1921. C’est un succès ! Elle crée ensuite la Fédération sportive féminine internationale (FSFI).
La première édition se tient à Paris : 277 femmes sur 2 883 athlètes au total!
→ 1933 : Hitler fait régner la masculinité
La gouvernance d’Hitler fut un cauchemar, surtout pour la population féminine, le but étant de les exclure un maximum, leur enlever leurs droits, les réduire au stade d’épouse et de mère. Durant le troisième Reich, la femme est réduite à s’occuper de l’éducation de son enfant et de tenir son foyer.. Elles sont, au fil du temps, écartées de l’enseignement, des professions médicales et du parlement.
→ Trente glorieuse essor de la pratique sportive féminine
Les femmes ont été très importantes durant cette période qui suivit la guerre, autant présente dans les foyers que dans les usines pour aider à reconstruire. Les revenus augmentent, les familles deviennent plus aisées, le droit des femmes est de plus en plus présent, elles ont le choix, se mettent au sport, font des études.
→ 1970 : Football féminin reconnu
Les sports féminins commencent à se faire reconnaître, ils deviennent normalisés. Plus de femmes s’inscrivent, les compétitions se mettent en place, elles arrivent à gagner leur vie tout autant qu’un homme peut le faire avec son sport. La journée du 8 mars et du 11 octobre sont dédiés aux femmes, il faut mettre en valeur qui elles sont !
#3 Tout savoir sur la pratique sportive féminine en France
Voici quelques sports les plus pratiqués chez les hommes et chez les femmes :
source : Femix Sport
Dans la pratique du sport en général, on retrouve moins de femmes, il y aura donc forcément moins d’inscrites au tennis que chez les hommes par exemple.
Malgré tout, c’est un sport adoré par la gente féminine, car au-delà de la force pour taper la balle, on passe par un jeu tout autant technique que stratégique, il faut savoir utiliser son cerveau !
→ La différence de pratique d’un sport débute dès le plus jeune âge, souvent par l’influence des parents, qui inscrivent leurs enfants dans des sports qu’ils pensent le mieux adaptés.
Après 25 ans, les différences de pratiques peuvent s’expliquer de plusieurs façon :
Selon l’étude Kantar, les femmes pratiquent plus souvent le sport chez elles que dans des structures sportives. Différentes raisons expliquent cela : la plupart du temps cela est dû à leur rythme de vie, d’autres disent plutôt que les structures ne sont pas adaptées, qu’il y a un manque d’équipement, pas de vestiaires réservés aux femmes.
Par exemple, aujourd’hui, il existe des salles de sport réservées aux femmes uniquement et beaucoup d’entre elles ne sont pas au courant, il y a un gros manque de communication de la part des médias.
Les femmes ne voient pas le sport comme une compétition autant que les hommes, on est plus sur une optique de se sentir bien et d’avoir une bonne santé.
Pour compléter ce tableau, ce lien vers l’enquête 16-25 ans :
Quelle place pour la mixité et la pratique féminine dans le sport ?
#4 Faire émerger et valoriser les femmes vers des postes à responsabilité
En France, les femmes occupent moins de postes à responsabilité que les hommes, tout secteurs confondus. Cela peut s’expliquer par certaines caractéristiques comme le niveau de qualification ou la filière d’éducation par exemple.
Pourtant, une partie de cet écart reste inexpliquée.
Pourquoi ont-elles plus souvent des positions moins élevées que les hommes ? Ont-elles moins d’opportunités ?
Il y aurait plusieurs réponses possibles :
- Moins performantes que les hommes pour certains postes.
- Discrimination lors de procédure de recrutement.
- Soit elles candidatent moins souvent que les hommes aux postes à responsabilité. Ce qui peut être aussi lié à leur vie de famille, elles ont donc moins de temps à consacrer pour leur travail.
Dans ce cadre, notons que Femix possède un catalogue de 2 formations, mis en place afin d’aider le plus de femmes à trouver leur place. On retrouve une formation et accompagnement hauts-potentiels, destinée à des dirigeants ou sportifs de haut niveau qui souhaitent prendre plus de responsabilités. La seconde formation accompagne des dirigeantes pour réussir en mixité et qui a pour objectif de contribuer à renforcer l’équilibre hommes/femmes au sein des instances dirigeantes sportives.
source : Femix Sport
Chez DifferenCie, notre approche est centrée sur le SENS et nous sommes ravi.es d’animer des sessions de formation, et d’informations sur des sujets qui nous portent. La mixité, la place des femmes dans la société et la diversité font partie de notre ADN et nos engagements au quotidien!
Je m’implique intensément avec tous les acteurs qui souhaitent communiquer des valeurs sûres ; des valeurs dont notre société a vraiment besoin !
Nous vous accompagnons avec joie et enthousiasme sur tous vos projets à SENS. Vous pouvez nous contacter au 06 82 63 41 38 ou par mail à l’adresse faouzia.rejeb@differencie.com.
